J’ai un Raspberry Pi 2 depuis la commercialisation officielle et je ne m’en suis jamais réellement servi. Aujourd’hui, c’est l’heure de le faire fonctionner pour du rétro-gaming !
Comment l’idée a germé ?
Mon PI2 ne m’a pas servi pendant un long moment, à cause du temps que je n’avais plus. Je voulais y tester Windows 10 IoT Core et d’autres bidules dessus mais pas eu le courage… Désormais, c’est révolu ! Je me suis mis un tour de clé pour avoir (moi aussi !) ma petite machine de rétro-gaming.
Clairement, l’idée ne m’est venue qu’en discutant avec des collègues au travail, qui ont eux-mêmes conçu cette petite borne d’arcade. Je fais déjà un peu de rétro’ sur quelques émulateurs PC (coucou RomStation) mais… pourquoi ne pas concevoir directement la borne sur le PI2 qui n’attend que ça ?! Aller, let’s go.
Pré-requis et objectifs
Avant de se lancer dans cette aventure, il faut avoir un minimum de matériels. Voici ce dont j’ai utilisé (lien Amazon pour chaque article) :
- Raspberry Pi 2 Modèle B – Achat AMAZON
- Carte MicroSD Samsung PRO 16 Go – Achat AMAZON
- Une boîte de LEGO – Achat AMAZON
- Câble HDMI mâle/mâle – Achat AMAZON
- Adaptateur secteur (alimentation électrique pour PI2) 5V/2A – Achat AMAZON
- Dongle USB Wi-Fi – Achat AMAZON
- Manette USB ou bluetooth pour jouer (j’ai pris ma manette d’Xbox 360 USB)
- Un PC sous Windows ou GNU/Linux
Au total, vous en aurez pour environ 60 €. Relativement peu chère, croyez-moi ! Avec tous ces outils, nous allons pouvoir créer notre première borne d’arcade… ! Enfin presque, puisqu’il n’y aura pas le bartop ou la vraie borne en bois avec les énormes stickers.
Le PC va nous servir à préparer la carte micro-SD contenant l’OS du PI. Que vous soyez sous Windows ou Linux, la logique restera la même ; ici, j’utiliserai un PC sous Windows.
Préparation de la « case »
Les LEGO vont déjà nous servir dès à présent : construisons la boîte qui va contenir le Raspberry ! Libre à votre imagination de créer une boîte, en fonction de vos LEGO disponibles. Vous pensiez que c’était facile ? Détrompez-vous, les longs dimanches pluvieux seront exploités à leur maximum grâce aux LEGO.
Recherche, récupération et installation du système
Plusieurs choix s’offraient à moi pour le système – des distributions déjà pré-conçues ou alors des paquets à installer par dessus une distribution de base. J’ai regardé les distributions possibles, j’en ai retenu 2 (c’est simple, ce sont les plus connues)
Je ne voulais pas avoir une distribution toute prête faite, je préfère la faire moi-même pour comprendre le système et y effectuer des tweaks / modifications. Recalbox est un OS créé from scratch par un développeur – bravo à lui. RetroPie est quand à lui soit un ensemble de paquets à installer via GIT et un script spécifique ou une distribution toute prête – je choisis la première solution, à savoir l’installation via GIT.
L’autre question consiste en l’OS à utiliser – une nouvelle fois, un choix à faire parmi deux OS :
- Raspbian (Debian Like)
- ArchLinux ARM (Archlinux Like)
J’ai voulu utiliser ArchLinux ARM… Et lorsque j’ai vu toutes les commandes à effectuer j’ai pris peur – clairement. Par contre, il faut retenir qu’avec Arch, il est réellement possible de TOUT configurer de A à Z pour la station d’émulation… C’est impressionnant. Je souhaite quand même avoir un OS un peu « plug and play », n’étant pas encore habile dans ce genre d’activité. Donc, direction Raspbian et le téléchargement en version Lite.
Premier constat suite à un test d’installation, Raspbian 9 Lite n’est pas aimé par RetroPie – il faut impérativement un Raspbian 8 « Jessie » et non pas le Raspbian 9 « Stretch ». Compliqué de le retrouver le petit… Voici le lien pour télécharger Raspbian 8 « Jessie » ( CLICK ME ).
Lorsque le téléchargement est terminé, dézippez l’archive – un fichier « .img » va être extrait, nous l’utiliserons pour installer l’OS sur la carte micro-SD. Pour l’installation, j’utilise le logiciel « Win32DiskImager« .
Ouvrez le logiciel, recherchez le fichier « .img » précédemment extrait, sélectionnez la lettre de lecteur de la carte SD et lancer l’écriture via le bouton « Ecrire ».
La carte micro-SD va alors être formatée et les données pour Raspbian vont y être écrite. Après quelques minutes d’installation, votre carte micro-SD est prête, l’OS est installé et est prêt à démarrer sur votre PI2 ! Ensuite, remettez la micro-SD dans le PI2 et … allumez-le ! La procédure peut être réalisée sous Linux, via des outils comme « dd ».
Première installation et configuration de l’OS
Démarrage du PI2… ! Après un court temps de chargement, le shell arrive – pour vous connecter, saisissez en utilisateur « pi » et en mot de passe « raspberry » – ATTENTION, clavier en QWERTY ! J’ai choisi Raspbian en version « full », avec l’interface graphique pour pouvoir exploiter directement par la suite la station rétro. Vous pouvez prendre la version Lite de Raspbian mais il vous faudra forcément une interface graphique et les pilotes graphiques qui conviennent pour jouer.
N’ayant pas de câble réseau à côté du PI2, j’ai branché une clé USB Wi-Fi – le PI2 va se connecter à mon réseau local via Wi-Fi, ça n’impactera pas les performances puisqu’il ne s’agit pas d’un media center type KODI.
Avant de pouvoir pleinement exploiter le PI2, il faut configurer ses « locales » et le clavier – Par défaut, l’installation est faite en anglais avec un clavier anglais QWERTY (c’est ce point qui me gêne, étant en AZERTY partout). Direction les menus de configuration du PI2.
Connexion réseau
Pour configurer son WiFi sur le pi, voici la démarche effectuée :
- Contrôler si la clef USB Wi-Fi est bien reconnue – ip addr sh | grep wlan0
- Modification du fichier « interfaces » – sudo nano /etc/network/interfaces
Le fichier est à modifier pour pouvoir y ajouter les informations du réseau Wi-Fi sur lequel il faut se connecter. J’ai ajouter ces informations :
auto wlan0 iface wlan0 inet dhcp
wpa-ssid "nom-rezo-wifi"
wpa-psk "mdp wifi"
- Modification du fichier « wpa_supplicant.conf » (instructions à ajouter à la fin du fichier) – sudo nano /etc/wpa_supplicant/wpa_supplicant.conf
network {
ssid="nom-rezo-wifi"
psk="mdp wifi"
}
Pour que les modifications soient pleinement prise en compte et aussi pour tester le Wi-Fi quand le pi démarre, j’ai redémarré mon PI2 (via la commande « reboot »). Au démarrage, la connexion internet était opérationnelle instantanément et est utilisable – formidable !
Installation de RetroPie
Comme dit précédemment, deux choix s’offraient à vous pour RetroPie : installation via la distribution pré-fabriquée ou installation via les paquets / dépôt GIT. J’ai préféré la seconde solution. Il faut installer GIT, celui-ci n’est pas installé de base dans les distributions.
sudo apt install git
L’utilitaire GIT est nécessaire pour récupérer les paquets du dépôt GIT de RetroPie – il permet en plus de mettre à jour RetroPie si besoin. La partie mise à jour se fait aisément – voir plus bas dans l’article.
Quand l’installation est terminée, nous pouvons alors « clôner le dépôt » et récupérer les sources :
cd /home/pi && git clone --depth=1 https://github.com/RetroPie/RetroPie-Setup.git
Le dépôt se clone rapidement puisqu’il s’agit de petits paquets et de quelques scripts. Le script principal de l’installation est « RetroPie-Setup », nous l’utiliserons sous peu. L’installation sera automatisée, les paquets et outils nécessaires seront automatiquement téléchargés.
L’installation de RetroPie, c’est vraiment simple. Le script permet de faire une auto configuration de l’install et permettre de faire une borne quasi « clic To run ». Pour ma part je ne suis pas allé (encore) dans la configuration personnalisée et j’ai choisi directement "installation basique".
De nombreuses mises à jour et des paquets complementaires vont être téléchargés et installés. Sur le Raspberry Pi2, j’ai mis environ 1h30 pour effectuer toutes les mises à jour OS et paquets (Raspian 8 qui n’était pas à jour depuis 2015).
Enfin, suite aux installation, un redémarrage doit être effectué et nous pourrons utiliser (bientot) notre RetroPie ! Le script d’installation prépare non seulement le système mais aussi les émulateurs. Vous n’aurez pas de manipulations complémentaires pour les émulateurs pré-intégrés – uniquement l’ajout de ROM pour pouvoir jouer…
Avant l’utilisation, n’oubliez pas de connecter votre manette à votre Raspberry…
J’ai installé Raspian 8 avec l’interface graphique, il n’est toutefois pas possible de lancer emulstation / retropie dans l’interface graphique. Il faut être en mode console pour pouvoir exploiter la station d’émulation et jouer !
En allant dans le TTy1 (via un CTRL+ALT+F1), connectez-vous en tant qu’utilisateur pi et son mot de passe. Pour jouer, saisissez « emulstation » (attention au clavier Qwerty !). Une petite image de chargement va alors s’afficher pendant quelques instants juste avant de pouvoir vous laisser sur le menu principal.
De base, puisque nous n’avons pas ajouté encore de roms dans les émulateurs, vous ne pourrez pas accéder à la liste des consoles. Vous aurez accès seulement à la configuration de station d’émulation. Il existe de nombreuses options pour configurer les émulateurs et RetroPie – je ne détaillerai pas toute les possibilités dans cet article, le site web officiel de RetroPie le faisant déjà.
Ajouter des jeux pour les consoles
Comme dit précédemment, il n’y a pas de roms dans les console donc vous ne pourrez pas jouer pour l’instant. Il faut ajouter manuellement les jeux auxquels vous souhaitez jouer dans votre pi. RetroPie a pensé aux utilisateurs moins techniques, en facilitant l’accès aux roms.
Récupérez vos roms via des recherches sur Qwant, il y a une multitude de sites pour s’approvisionner. Quand vous avez vos jeux, il faut maintenant les transférer vers le pi.
Ouvrez un explorateur de documents depuis un PC puis saisissez l’adresse de votre pi ou son nom : \\retropie ou \\ip-retropie. Il faut vous connecter via les identifiants de base (utilisateur = « pi », mot de passe = « raspberry »). Si vous avez créé un autre utilisateur avec pouvoirs, vous pouvez naturellement aussi vous authentifier via cet utilisateur.
A l’affichage, vous aurez 3 dossiers visibles – le plus important est « roms« . Quand vous ouvrez ce dossier, vous apercevez toutes les consoles émulées par RetroPie. Dans mon cas, je souhaite rejouer aux jeux Sonic sur MEGADRIVE, ça tombe bien j’ai les roms et RetroPie a l’émulateur qui correspond… !
Copiez collez les fichiers (roms) dans les bons dossiers des émulateurs. Fini les problèmes d’espace de stockage aujourd’hui, il y a des Go de disponible ! Les ROM, selon les jeux, sont de faible taille. Le transfert est donc souvent rapide, même si l’écriture se passe sur la carte SD. Une fois le transfert effectué, il faut relancer « emulstation ». Vous ne pouvez pas copier des jeux et y jouer immédiatement quand emulstation est déjà lancé.
Let’s play !
Relancez emulstation et enfin… regardez l’image à l’écran ! Selon les roms que vous avez installé, vous pourrez défiler dans le menu pour choisir l’émulateur souhaité et enfin pouvoir y jouer. Selectionnez le jeu, appuyez sur l bouton « start » de votre manette et… jouez !!!
Expérience personnelle
C’est incroyable de voir la qualité d’émulation ! Tout fonctionne dans les jeux y compris avec des manettes récentes ! Selon le jeu, les vidéos et les sensations d’antan sont fidèles, ce qui nous permet de ressasser de vieux souvenirs.
Côté matériel, le Raspberry PI 2 modèle B tient sans problème la charge, qu’importe l’émulateur. L’ayant branché sur une TV 48 pouces, tout est à l’échelle sans problème. Mon pi est connecté à mon réseau local via une clé USB wifi d’Asus, reconnue instantanément et n’a pas posé problème pour la configuration.
J’ai aussi exploité pour jouer une manette d’Xbox 360 en USB, fonctionnelle dès la première connexion et sans configuration particulière. J’ai voulu réitérer l’expérience avec une manette Steam Controller et là ce fût le drame, impossible de faire la connexion entre la manette et le pi malgré les configurations pré-établies et les article sur le net… dommage.
Je suis vraiment très content de pouvoir rejouer certains anciens jeux de l’époque aujourd’hui. La mise en place est relativement simple même pour les non initiés et n’est pas trop longue a mettre en place. Prenez quand même le temps de faire les manipulations et prévoyez 2 petites heures.
La suite ? Des projets ?
L’idéal ce serait de pouvoir faire un bartop, avoir une sorte de borne d’arcade avec une collection de jeux et de façon « mobile ». Ce n’est pas forcément pour l’emmener partout, mais plutôt pour pouvoir l’utiliser de façon éphémère en vacances ou chez soi, sans l’avoir forcément à la vue de tout le monde.
L’autre étape et sans doute prochain projet, ce serait la création et l’assemblage d’une manette type rétro borne d’arcade à brancher en USB pour revivre les heures glorieuses des Mortal Kombat avec joystick et quelques boutons !