Tout mordu d'informatique qui se respecte passe à un moment donné l'étape du homelab, avoir son infrastructure maitrisée de bout en bout chez soi.

Je ne vais pas détailler toutes les étapes et évolutions, l'article serait indigeste et inintéressant. L'idée est plutôt de vous donner des jalons un bref résumé des évolutions dans mon homelab en 10 ans.

Côté matériel, je suis resté principalement avec des processeurs Intel, i7-2700K, i7-4770k, i7-6700k et enfin un changement de voie chez AMD avec un Ryzen 7 2700 (toujours exploité actuellement). Pour la RAM, facile : toujours 32 Go (DDR3 ou DDR4 selon la génération de la carte mère).

Mais au fait, pourquoi faire le homelab ?

Il y a plein de raisons valables pour avoir un labo IT chez soi. Que ce soit pour tester de nouvelles technologies, suivre des formations et effectuer des cours, améliorer et parfaire ses compétences pro' chez soi pour aller plus loin, ou tout simplement par passion... Il y a forcément une bonne raison que d'avoir un homelab.

Personnellement, un homelab est un espace où je peux tester de nouvelles technologies et auto-héberger mes services. Par choix, mon homelab est conçu pour être destructible et constructible à foison, selon l'humeur, les problèmes et les tests effectués.

Par conviction, le but d'avoir son matériel chez soi est aussi un moyen de récupérer et reconditionner du matériel en réduisant les coûts. Les entreprises peuvent par moment vider leurs stocks IT, permettant de récupérer et réparer à moindre coût des équipements pro enterprise-class et donc, avoir une première expérience sur des outils utilisés dans les entreprises.


Version 1 : PC, Windows 7, Hyper-V, un disque dur mécanique

Échelle temporelle : 2010-2012

Pixabay - FrankBeckerDE

Il y a forcément un début, tout a commencé en 2010 lors de mes études supérieures. Les technologies n'étaient pas celles qu'elles sont devenues aujourd'hui, les possibilités étaient bien moins vastes et les performances étaient, disons, médiocre. Cette première version m'a cependant permis de comprendre les principes de la virtualisation, ses capacités et limites.

Les machines virtuelles sont toutes des Windows Server 2008 et 2012, et Windows 7/8. Quelques machines Linux sont créées pour tester un peu le système et commencer un parcours parallèle.

Objectif du homelab : avoir suffisamment de ressources pour effectuer les tests et exercices pour les cours de BTS.

Version 1.1 : Version 1, mais avec 3 disques durs mécaniques en RAID5 et un NAS

Échelle temporelle : 2012-2013

Pas grand-chose de particulier à exprimer pour cette version 1 améliorée. La mise en place du RAID (matériel) pour stocker les machines virtuelles ne fût pas une bonne expérience. Quelques lenteurs étaient récurrentes et le système n'était pas optimal, du moins en "perso".

N'ayant pas le temps de changer de méthode et parce que ça fonctionnait tout de même correctement, j'ai utilisé cette méthode pendant toute la durée de ma licence professionnelle ASRSI.

Version 2 : PC, Windows 7 / 10, serveur dédié chez Online.net

Échelle temporelle : 2013-2015

Toujours sur un PC à base de Windows, j'ai loué plusieurs serveurs dédiés chez Online.net. Premier travail professionnel, premiers salaires, les premières dépenses sont de mise. L'univers du "cloud" que l'on connait aujourd'hui est encore loin, mais à portée. Un nouveau monde s'ouvre. Les machines virtuelles (tout OS confondu) s'enchaînent, que ce soit sous Proxmox ou VMWare ESXi.

Objectif du homelab (virtuel) : découverte et apprentissage des systèmes de housing, de tarification cloud, de prestation de services, entre autre.

Avec l'hébergement à distance, j'ai pu initier mon premier site web, l'exposer publiquement et découvrir ce nouveau monde plein de surprises...

Version 3 : PC, Windows 10, VMWare Workstation et/ou Virtual Box, deux disques durs SSD spécifiques pour les VM

Échelle temporelle : 2015-2017

Retour à un homelab économiquement viable et local. Les prix continuent de grimper chez les hébergeurs en ligne et le besoin finit par évoluer. Les machines dédiées sont fiables et puissantes, mais le besoin de modifier les systèmes de stockage ou d'installer "rapidement" les OS se fait sentir.

Windows 10 était à peine sorti que je me suis empressé de l'installer en machine virtuelle. Il y a eu de nombreux problèmes de compatibilité, mais quelques mois ont suffi pour corriger la majorité des problèmes.

Objectif du homelab : Les deux hyperviseurs furent utilisés pour créer tout type de VM, notamment pour trouver des solutions aux problématiques des clients. Les VM étaient pour la majorité sous Microsoft Windows Server.

Version 4 : PC, Windows 10 / 11 Virtual Box, un disque SSD NVMe

Échelle temporelle : 2017-2020

La première grosse claque pour cette version du homelab : le disque SSD NVMe. Des performances vraiment remarquables pour l'époque - c'était du jamais vu pour le grand public. Tout est fluide et instantané, un vrai confort d'utilisation.

Avec mon site web prenant de plus en plus d'ampleur, de nouveaux besoins se sont créés, spécialement pour effectuer du vidéo-montage.
Dans un but d'en avoir toujours plus, le nouveau matériel acquis permet aussi de débloquer une nouvelle méthode de travail. C'est à partir de ce moment que je me suis intéressé aux principes de nested-virtualisation (virtualisation imbriquée), ou encore au PCI passthrough.

Les machines virtuelles sont de plus en plus axées vers Linux, avec un soupçon d'automatisation de la création des VM (Vagrant).

Objectif du homelab : continuer le travail d'apprentissage de nouvelles technologies, tester de nouveaux matériels.

Version 5 : PC, Arch Linux, Virtual Box, QEMU/KVM, disque SSD NVMe

Échelle temporelle : 2020-2022

Avec un tournant technologique opéré lors d'une expérience professionnelle, et de nombreuses conversations à la recherche de nouvelles solutions, il était temps d'installer une distribution Linux (Arch Linux). Avec les outils Virtual Box, QEMU et KVM, tout était prêt pour accueillir tous les tests possibles.

La machine est la plus puissante que j'ai eu jusqu'à présent. On parle ici d'un Ryzen 7, 32 Go de RAM, AMD 6700 XT, 1 disque NVMe, 1 disque SATA M.2.

Ce fût aussi le moment où mes machines sont toutes devenues des stations de travail sous Linux, sauf un PC portable utilisé pour le programme Windows Insider. La machine est performante permet enfin tout type d'utilisation, qu'importe l'outil ou le besoin en ressources. Pour moi, c'est un accomplissement, avoir enfin trouvé le matériel utile pour "tout", sans se soucier des limitations. En vrai, la limitation est la mémoire vive, 32 Go ça reste court dans un homelab.

Tantôt sous Arch Linux (Manjaro ou EndeavourOS), parfois sous Unraid ou encore sous Proxmox, j'ai fini par me fixer sur Manjaro, QEMU/KVM, Virtual Box.

Objectif du homelab : se lancer pleinement dans l'univers Unix et appliquer la méthode DevSecOps. Avoir une seule machine pour effectuer tout type d'usage (et ce fût le cas)

Version 6 : Mac Mini M1, PC sous Proxmox VE, disques SSD NVMe

Échelle temporelle : 2022-octobre 2022

Nouvelle architecture et pas des moindres, il y a une petite révolution à la maison. Les machines d'Apple disposent désormais d'un processeur typé ARM, avec les avantages et inconvénients qui vont avec.

Avec les enjeux écologiques et financiers actuels, il est intéressant de s'interroger sur les usages et les consommations. En faisant le bilan, mon PC consomme plus de 60W en "bureautique" (sans parler de l'écran...), alors qu'un Mac Mini M1 consomme à peine 10W en pleine charge ! La réflexion a été poussée (usages, outils compatibles, changement des habitudes) et l'acquisition d'un Mac Mini M1 effectuée. Le jeu en valait la chandelle.

Parlons-en, des jeux-vidéos. Je ne joue pratiquement plus (pas le temps et perte d'intérêt), je garde toutefois un dual boot sur mon PC.

Le PC a été réinstallé donc avec Proxmox VE en premier, puis Windows 11 en second démarrage. Pour satisfaire les besoins de virtualisation, le PC est largement capable d'encaisser la charge et de

Objectif du homelab : continuer la prise de compétence dans l'univers Unix, professionnaliser le homelab.


Aujourd'hui en 2023, il y a encore du changement et pour le coup, nous sommes réellement dans le homelab le plus pur ! Et vous, où en êtes-vous dans vos homelab ?

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